Bain & Co prévoit que les consommateurs chinois représenteront jusqu’à 40 % du marché mondial des produits de luxe d’ici 2030, dépassant ainsi les États-Unis.

Que s’est-il passé ?

Selon Bain & Co. et Altagamma, les consommateurs chinois devraient devenir le segment démographique le plus important du marché mondial des produits personnels de luxe, représentant 35 à 40 % du marché total d’ici 2030.

Les Américains et les Européens occuperont les deuxième et troisième places, avec des parts de marché estimées respectivement à 22-24 % et 16-18 %, indique Bain dans son dernier rapport sur le marché du luxe.

Dans l’ensemble, le marché mondial des produits personnels de luxe, qui comprend l’habillement, les cosmétiques, la joaillerie et l’horlogerie, devrait avoir un avenir prometteur, avec une croissance d’environ 2,5 fois sa taille de 2020 pour atteindre un montant estimé entre 540 et 580 milliards d’euros (environ 586 à 629 milliards) en 2030.

Les deux tiers de l’ensemble du marché seront alimentés par les canaux en ligne et monomarques d’ici à 2030.

Si l’on décompose les données démographiques par âge, les milléniaux domineront le marché des produits de luxe personnels avec une part comprise entre 50 et 55 %. La génération Z représentera 20 à 25 % du marché, tandis que la génération Alpha en représentera environ 5 %.

Mais dans un avenir proche, le secteur du luxe devrait connaître une faible croissance en 2024, avec une augmentation de seulement 1 à 4 % à taux de change constants par rapport à 2023, soit moins de la moitié de la croissance de 8 % d’une année sur l’autre prévue pour la fin de 2023.

Notre point de vue

Selon Bain & Co, la Chine devrait contribuer à hauteur de 40 % aux dépenses mondiales de luxe d’ici 2030, contre 33 % en 2019.

Le rapport prévoit également que les habitudes d’achat se déplaceront géographiquement vers la Chine continentale. En 2019, les centres commerciaux de la Chine continentale n’ont généré que 11 % des ventes du marché des produits de luxe personnels, tandis que les régions américaines et européennes ont contribué à 62 % des ventes.

D’ici 2030, les magasins de Chine continentale attireront jusqu’à 27 % des ventes de produits de luxe, catalysés par la transformation de Hainan en île hors taxes d’ici 2025. Bien que les États-Unis et l’Europe conservent leur statut de principaux centres commerciaux mondiaux, leur part de marché géographique collective pourrait chuter à 46 ou 50 %.

Après avoir rouvert ses frontières cette année, la Chine continentale a montré des signes prometteurs de reprise avec un solide premier trimestre pour le secteur du luxe. Toutefois, le rapport indique que la perte de confiance des consommateurs due à des problèmes macroéconomiques tels que les turbulences des marchés immobiliers, l’augmentation du taux de chômage des jeunes et la migration des richesses à l’étranger ont entraîné une croissance plus lente que prévu. Selon les estimations, le quatrième trimestre devrait placer la Chine sur une trajectoire positive.

En 2023, la réouverture de la Chine s’est avérée plus bénéfique pour les pays asiatiques, 65 % des dépenses des touristes chinois étant concentrées en Asie, contre 40 % en Europe. Les dépenses en Asie ont été tirées par les riches clients chinois, tandis que la génération Z et les milléniaux ont préféré l’Europe. En Asie, le Japon en particulier a connu un boom des ventes de produits de luxe tout au long de l’année, car il a attiré les touristes chinois en raison de la faiblesse du yen.

D’ici la fin 2023, le marché mondial du luxe, y compris le secteur des produits de luxe personnels, devrait atteindre 1,5 trillion d’euros (1,63 trillion), soit une croissance de 8 à 10 % par rapport à 2022.

En Chine continentale, la taille du marché des produits de luxe personnels devrait atteindre 56 milliards d’euros (60,73 milliards) d’ici à la fin 2023, soit 12 % de plus qu’en 2022 à taux de change constant. En comparaison, l’Europe terminera l’année en tant que leader du marché mondial avec une taille de marché de 102 milliards d’euros (110,76 milliards).

Pour 2024, les prévisions indiquent une croissance encourageante de la consommation locale sur le continent, la croissance du PIB réel pouvant augmenter de 4,2 % en glissement annuel. D’autres marchés clés comme l’Europe et les États-Unis pourraient connaître une croissance du PIB beaucoup plus faible, de 1,4 % et 1,5 % respectivement.