Les principales tendances de la génération Z chinoise en 2025

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Du Safaricore au Goblincore, la génération Z chinoise a transformé Xiaohongshu en un tableau d’inspiration culturelle où les collectifs de mode classent les styles populaires.

Naviguer parmi les millions de publications sur les tenues vestimentaires sur Xiaohongshu relève du sport extrême. Mais les tribus mode de la génération Z simplifient la tâche en classant les sous-cultures stylistiques en tendances « fondamentales », allant des tons neutres safari terreux appelés Safaricore au mysticisme grunge, ou Goblincore.

Selon NielsenIQ, le pouvoir d’achat de la génération Z devrait atteindre 12 000 milliards de dollars d’ici 2030, ce qui en ferait l’un des groupes de consommateurs les plus influents de l’histoire. Xiaohongshu (également connu sous le nom de RedNote) offre un aperçu précieux de cette population cruciale.

Les jeunes natifs du numérique réécrivent depuis longtemps les règles de la consommation de luxe. Contrairement à leurs homologues occidentaux, les membres de la génération Z chinoise sont encore plus farouchement tribaux dans leur style, tout en étant particulièrement créatifs dans leur expression personnelle. Pour de nombreuses marques de luxe mondiales, ils constituent le groupe d’acheteurs de luxe le plus jeune, avec des habitudes de consommation qui allient culture locale, viralité des réseaux sociaux et expression personnelle.

Safaricore

Le hashtag Safaricore a atteint 60,2 millions de vues, soit une forte augmentation par rapport aux 45,1 millions enregistrés il y a un mois, ce qui montre à quel point cette esthétique a rapidement conquis la génération Z chinoise.

Basé sur un mélange de bruns, de fourrures et de daim, le Safaricore allie sophistication urbaine et évasion sauvage. La couleur Mocha Mousse (17-1230) du Pantone Color Institute, élue couleur de l’année 2025, a renforcé l’engouement du public pour les tons terreux. Des marques telles que Miu Miu et Coach sont devenues synonymes de ces teintes, tandis que les silhouettes bohèmes et safari de Chloé ont connu une hausse de 33 % de la demande sur l’indice Lyst au deuxième trimestre. Que ce soit à travers des baskets à semelles compensées ou des bordures en fausse fourrure, cette tendance témoigne d’un désir collectif pour un luxe à la fois terre-à-terre et glamour.

Kidcore

Révolte éclatante contre le minimalisme discret, Kidcore (qui compte actuellement 15,9 millions de lectures) célèbre les couleurs contrastées, la fantaisie décalée et les charmes ludiques. C’est l’antidote visuel au luxe discret.

Alimentée par les fandoms Sanrio et la manie Labubu qui domine les accessoires, cette esthétique canalise l’esprit ludique du magazine Fruits de Tokyo à son apogée. « Vous savez pourquoi Shoichi Aoki a arrêté de publier Fruits ? Parce qu’il n’y avait plus de jeunes cool », explique le styliste Greg Grigorian. « J’ai l’impression que tous ces jeunes se trouvent actuellement en Chine. »

Avec le retour en force du rose et les acheteurs de la génération Z qui écument les marchés vintage de streetwear de Chengdu à Hangzhou, Kidcore reflète une forme éclectique d’expression de soi.

Dirtycore / Garbagecore

Qu’on l’appelle Dirtycore, Garbagecore ou indie sleaze redux, ce look est synonyme de chaos contrôlé. L’opposé du « cleanfit ».

Des hashtags tels que « dirtyfit » (54,8 millions de vues) et « garbagerock » (5,1 millions de vues) envahissent les réseaux sociaux avec un désordre punk, gothique et inspiré des années 2000. Pensez à Balenciaga à l’époque de Demna, Vetements, Chrome Hearts ou aux perturbateurs locaux Kick Clak, Hamcus et Attempt.

Même les robes en serviette du printemps 2026 de Balmain font allusion à l’attrait naturellement cool de cette esthétique. Ce qui a commencé comme une nostalgie grunge est devenu une déclaration élégante de défiance : un miroir désordonné tendu à la culture hyper-curatée des réseaux sociaux chinois.

Barncore

Il y a un an, #Barnfit totalisait 21,16 millions de vues. Aujourd’hui, il a dépassé les 104,4 millions, soit une multiplication par cinq.

Son esthétique romantique met en avant la vie rurale : vestes cirées, chemises à carreaux et bottes boueuses au look métropolitain. Cependant, cette tendance a évolué vers une version plus élégante et plus ajustée. Les marques britanniques traditionnelles telles que Barbour et Burberry ont profité de cette tendance, tout en l’orientant.

Sous la direction de son PDG Jonathan Schulman, la stratégie « Forward » de Burberry est ancrée dans les vêtements d’extérieur et l’identité britannique, ce qui a permis à la marque de gagner 53 places dans le classement RepTrak Global Top 100, dépassant Chanel pour se hisser à la 37e place.

Grâce à des séries télévisées à succès comme The Crown et The Knockout qui alimentent la nostalgie, le Barncore a créé tout un style de vie esthétique qui devrait continuer à prospérer cet automne.

Goblincore

Si Dreamcore (1,5 milliard de vues) était l’échappatoire pastel de 2023, #Goblincore (actuellement à 631 200 vues) en est le cousin plus sombre et plus mélancolique.

S’inspirant des verts forestiers, des textures moussues et de la féminité mystique, Goblincore canalise l’énergie espiègle de la mode inspirée par la nature.

Des créateurs tels que Victoria Beckham, avec ses pièces à plumes, ou Hermès, avec ses tons vert mousse.

Les défilés du printemps 2026, notamment les pièces à plumes de Victoria Beckham et les tons vert mousse d’Hermès, laissent entrevoir le retour d’une mode fantaisiste avec une touche plus terre-à-terre.

Dans une culture de plus en plus sensible à la durabilité et à la spiritualité, le Goblincore répond au désir de la génération Z de se reconnecter avec le monde naturel.