Les huit pièges classiques des sites web destinés aux internautes chinois – version enrichie
1/ Ne pas disposer d’un site en chinois du tout
Ne pas proposer de version chinoise vous place d’emblée hors course : un site en chinois simplifié reste un passeport de crédibilité, au même titre qu’un numéro de téléphone local ou un service client mandarin. Les grands hébergeurs, les autorités de contrôle et les voyageurs eux-mêmes vérifient de plus en plus la présence d’un domaine .cn ou d’un sous-domaine dédié.
Outre la confiance, cet espace vous offre un canal de réservation directe évitant les commissions des plateformes tierces et constitue aussi un point d’entrée pour vos actions SEO et publicitaires sur Baidu.
2/ Intégrer du contenu bloqué derrière le Grand Firewall
La simple présence d’un script Google Maps ou d’un lecteur YouTube peut allonger le temps de chargement de plusieurs dizaines de secondes, voire empêcher la page de s’afficher. Dans la pratique, un visiteur chinois n’attendra pas : il retournera sur Baidu pour trouver un concurrent.
Remplacez donc systématiquement les services bloqués par leurs équivalents : Youku ou Bilibili pour la vidéo, Baidu Maps ou Amap pour la cartographie, et évitez les polices Google Fonts ou les CDNs occidentaux.
3/ Héberger le site hors de Chine
Même débarrassé de scripts bloqués, un site logé sur un serveur européen subit la latence trans-Pacifique et risque le blocage aléatoire de ressources partagées avec des domaines interdits. Placer vos fichiers sur un serveur continental (ou à minima à Hong Kong, combiné à un CDN domestique) réduit le temps-to-first-byte et sécurise la disponibilité.
Les hébergeurs agréés en Chine fournissent en outre l’assistance nécessaire pour l’obtention de votre licence ICP.
4/ Omettre la licence ICP
Toute page diffusée à partir d’un serveur situé en Chine doit recevoir un numéro ICP délivré par le MIIT ; sans ce sésame, l’hébergeur coupe l’accès en quelques semaines.
Deux types d’ICP existent : la licence « 备案 » pour les sites vitrines et la licence « 证 » pour les plateformes à but lucratif ou transactionnelles. Les démarches prennent quatre à huit semaines ; prévoyez de renouveler l’agrément à chaque changement d’hébergeur ou de structure juridique.
5/ Employer les mauvais caractères chinois
Le continent lit le chinois simplifié ; Hong Kong et Taïwan, la version traditionnelle. Publier en caractères simplifiés évite l’effet « touriste » et, point sensible : n’utilisez pas les drapeaux hongkongais ou taïwanais dans vos menus de langue.
Préférez un libellé neutre « 简体中文 / 繁體中文 » afin de ne froisser ni utilisateurs ni censeurs.
6/ Négliger la recherche interne en sinogrammes
Les utilisateurs alternent pinyin et caractères ; un moteur interne cantonné à l’alphabet latin renvoie fatalement « 0 résultat ». Implémentez un index Unicode intégral, autorisez la segmentation automatique des mots chinois et tolérez l’absence de tons dans les requêtes pinyin.
Cette optimisation améliore non seulement l’expérience utilisateur, mais aussi l’indexation Baidu des pages de résultats de recherche interne (« site search »), qui constitue un micro-contenu apprécié par le moteur.
7/ Refuser les noms ou adresses en chinois
Les formulaires occidentaux imposent souvent un minimum de trois caractères alphabétiques pour le champ « nom ». Résultat : un certain « Xu » ou « Li » ne peut pas s’inscrire ! Autorisez les sinogrammes, supprimez les longueurs minimales et prévoyez le format d’adresse province-ville-district.
Même vigilance pour les captures de passeport : cinq des dix noms de famille les plus répandus en Chine comportent une seule syllabe.
8/ Imposer l’inscription par e-mail
En Chine continentale, l’e-mail n’est pas l’identité numérique de référence ; le numéro de mobile, lui, est obligatoire pour la quasi-totalité des services.
Permettre l’inscription via SMS ou le « WeChat Login » réduit drastiquement le taux d’abandon. Pensez également à activer la connexion par QR code dans vos apps web : c’est devenu le standard le plus rapide pour basculer du mobile au desktop.
SEO Baidu en bref (mise à jour 2025)
L’indexation mobile-first de Baidu impose trois priorités : un temps de chargement inférieur à trois secondes sur 4G, des balises title/meta description en chinois naturel intégrant vos mots-clés principaux, et, pour les sites à forte audience, l’adoption du format MIP (Mobile Instant Page) qui pré-cache vos pages sur les serveurs Baidu.
Veillez aussi à soumettre votre sitemap et vos nouvelles URL via l’API « Instant Push », Baidu promettant une indexation en quelques heures au lieu de plusieurs jours.
Solutions de paiement privilégiées des internautes chinois
Le couple WeChat Pay / Alipay+ couvre l’essentiel des dépenses de voyage et de retail ; en 2024, Alipay+ a vu le nombre de transactions transfrontalières tripler, preuve de l’appétence des touristes pour cette méthode de règlement familière.
Complétez-les par UnionPay QR (« OneQR »), désormais accepté chez les principaux PSP européens grâce à un partenariat pionnier avec epay : vous toucherez ainsi les porteurs de cartes bancaires chinoises qui n’utilisent pas toujours les portefeuilles mobiles. Les passerelles comme Adyen, Worldline ou Stripe proposent des modules clé en main ; activez le règlement en euros côté marchand, la conversion étant gérée nativement par les wallets. Mentionnez votre politique de remboursement en chinois et profitez des coupons in-app pour stimuler le réachat.
Conclusion
Maîtriser ces huit fondamentaux, veiller à la conformité mobile-first sur Baidu et offrir des modes de paiement locaux transforment votre site en véritable pont culturel et commercial. À la clé : un temps de chargement compétitif, une confiance accrue des utilisateurs et un tunnel d’achat adapté aux habitudes chinoises, trois conditions sine qua non pour convertir le visiteur en client.